Le service de chirurgie ambulatoire du CHU NORD
Depuis 2002, tous les mercredis après- midi, les clowns du Gai-Rire investissent de leurs présences musicales et poétiques ce service. Tout d’abord en parade, ils rendent visite à l’hôpital de jour , attenant au service de chirurgie ambulatoire, ainsi qu’à l’école et à la salle de jeux.
Le service chirurgie ambulatoire occupe une grande partie du 2ème étage du pôle mère-enfant du CHU NORD. Il accueille une quinzaine d’enfants en moyenne tous en chambres individuelles. Il reçoit des enfants de la naissance à 17 ans pour des explorations, la traumatologie, épidémies . Certains enfants reçus aux urgences peuvent y séjourner aussi. Ces dernières années on observe une recrudescence d’adolescents en grande difficulté.
Les urgences pédiatriques du CHU NORD :
Depuis décembre 2014 les clowns y sont présents tous les jeudis soirs.
Caractéristiques de ce service :
30 000 enfants par an fréquentent ces urgences, issus pour la plupart des Quartiers Nord et en particuliers les quartiers nord de la ville, qui cumulent souvent de grandes difficultés économiques et sociales. Les enfants sont âgés pour la majorité de 3 mois à 15 ans. Ils souffrent d'asthme, de convulsions, douleurs abdominales, diarrhées (60 à 70% sont des urgences dites médicales et 30 à 40% dites chirurgicales (traumatologiques, fractures entorses, accidents de la circulation, brûlures. etc.,,,) avec une surreprésentation des tous petits de 3 à 10 mois.
Les urgences pédiatriques sont des lieux de tension où s'expriment parfois la violence , le sentiment d'injustice. Lieu de cristallisation des détresses sociales, familiales, humaines. Si les familles sont assez vite prises en charge, il peut y avoir à certains moments de l'année (hiver) des attentes dont la durée moyenne est de 2h30. Ces moments d'attente sont parfois le théâtre de violence et de l'expression du sentiment d'injustice.
Sortir les enfants d'une atmosphère inquiétante, angoissante ; réduire la notion de temps d'attente prolongés, calmer la tension des personnes admises, moduler l'ambiance sonore, sont les effets essentiels de la présence en ces lieux de « ces poètes en action tombés de la lune » .
L’hôpital de jour: La Farandole des clowns
Dans le cadre de la prise en charge d'enfants agés de 3 à 10 ans souffrant de troubles envahissants du développement, l'équipe pluridisciplinaire de l'hôpital de jour La Farandole du CHS Valvert à Marseille a souhaité utiliser l'art du clown comme une médiation thérapeutique originale et plaisante permettant d'aborder le jeu et la relation à l'autre,s ource de développement pour ces enfants. Ainsi en septembre 2013 un atelier clown expérimental a vu le jour. Il permet de faire rentrer le drôle , le décalé dans un lieu qui n'y est pas dédié.Les artistes clowns présents en duo tous les mercredi matin viennent rencontrer les enfants.Grâce à ces drôles de personnages,les enfants ont accès au jeu,à leur propre créativité,à la nouveauté et au décalage qu'incarne la figure du clown.
La réanimation pédiatrique au CHU NORD
Le service compte 16 lits, dont 15 de Réanimation Néonatale et 1 lit pour les urgences . L'activité néonatale concerne principalement la prise en charge d'enfants prématurés, la prise en charge des nouveaux nés présentant des pathologies malformatives graves et les pathologies des nouveaux nés à terme (infections, asphyxie obstétricales graves …). Ces nouveaux nés entre vie et mort parfois lourdement appareillés sont très réceptifs à la musique et aux berceuses des clowns. Depuis quelques années les artistes ont développé une approche des ces parents et de ces bébés là : Tout en délicatesse


Comme le précise la psychologue C. Thomas : « Les parents se sentent toujours défaillants dans leurs capacités à protéger leur progéniture de la douleur, du mal et à lui apporter suffisamment de réconfort dans ce qu’il a à vivre, à subir au cours d’une hospitalisation dans un service de réanimation. Les blessures narcissiques sont grandes et le sentiment d’impuissance extrêmement fort. La communication verbale est souvent empêchée (par l’intubation, par la sédation) Les clowns en tant que « praticien » expert « spécialiste » du métalangage, de la communication non verbale peuvent être un relais précieux pour les parents d’enfants plus grands également. Dans ce contexte, le clown peut sensibiliser les parents et l’enfant à un autre type d’échange sans parole, à travers l’émotion portée par leurs musiques, les voix et les pensées, les mots exprimés dans leurs jeux… »
Et là dans cette rencontre avec ces drôles d’humains que sont les clowns qui s’adressent à l’enfant et pas au malade dans cet univers de machines, il n’est pas rare que les larmes coulent. Et les clowns accueillent ces larmes qui sont comme des fontaines qui irriguent la vie qui peut suivre son cours….. La réalisation d'un soin, si fréquent et nécessaire en réanimation, n'est pas un obstacle.
Pendant une aspiration trachéale, nursing complet, mise en place d'un cathéter, les clowns sont sollicités pour accompagner d’un tour de magie, d’un exploit musical; même alors la chambre se transforme en clairière, les monitorings en oiseaux et les infirmières en rainettes coâssantes, l'enfant et les parents peuvent oublier un instant la maladie et se sentir pleinement vivants.
L’atelier : "Chanter pour bébé" démarrera en mars 2019
Après une phase test très concluante en 2018 l’atelier devrait démarrer en en mars 2019 dans le service de néonatologie du CHU NORD.Des parents des soignants et des artistes chantent ensemble pour les nouveaux-nés
Par la création d’un espace-temps de plaisir, d’émotion et de poésie, permettre une certaine détente dans un contexte hospitalier où la souffrance et l’angoisse sont omniprésents, compte tenu des enjeux de vie et de mort, de la question des séquelles potentielles, voire du handicap…
- Par la voix qui porte l’émotion au-delà des mots, favoriser la création ou le tissage :
- des liens parents - enfant, liens mis à mal par l’expérience du traumatisme que crée toujours une naissance avant terme. S‘adresser à un bébé par la parole, lui destiner son chant, c’est déjà l’intégrer dans la communauté des hommes au-delà de son statut de personne souffrante devant recevoir des soins.
du lien entre les parents, en aidant chacun à sortir de sa solitude et à pouvoir partager avec d’autres, au même diapason, peurs et espoirs
- de liens d’une autre teneur entre les soignants et les parents, au-delà de la transmission d’un « savoir-faire » avec leur bébé prématuré